En Guinée, les rumeurs ont un pouvoir du vent, et face à une opinion qui décrypte un peu mal l’actualité nationale, les doutes et les soupçons sont portés à l’encontre des personnes. C’était évidemment le cas de la Cour constitutionnelle guinéenne, qui a connu dans ces jours-ci une crise sans merci entre ses membres, opposant les huit conseillers et leur président Kélèfa Sall, et qui a finalement abouti à l’éviction de celui-ci. Depuis lors, les commentaires vont dans tous les sens, jusqu’à ce que l’opposition et certains acteurs de la société civile aient porté de fort soupçons au président de la République, d’avoir « orchestré » dans l’ombre le départ de Kélèfa Sall au profit impérieux pour son ambition d’un troisième mandat.
Enfin, le président Alpha Condé s’est prononcé hier mardi, lors d’une interview qu’il accordée à quatre journalistes de la presse guinéenne, concernant des sujets d’actualité, de manière directe, le président Condé a réfuté toute immixtion du gouvernement dans la crise au sein de la Cour constitutionnelle.
« Il y a la séparation des pouvoirs en Guinée, il y a le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, (…) dans tous les pays francophones, le président de la Cour constitutionnelle est nommé par le président de la république, la Guinée est le seul pays où il est élu par ses pairs, si ses pairs veulent le changer, qu’est-ce que le gouvernement peut ? …»
Alassane Diop