En général, les Africains ont des problèmes avec les principes de la démocratie. Depuis que le vent de cette nouveauté a soufflé sur l’Afrique dans les années 1990 notamment à la faveur du discours de la Baule, le continent est confronté à des défis colossaux tels que la rébellion, les guerres interethniques, le coup d’État et divers problèmes sociaux qui affligent les populations civiles africaines.
Les dirigeants sont plus intéressés à rester au pouvoir qu’à transmettre les bonnes pratiques aux jeunes générations. Se maintenir au pouvoir est devenu de plus en plus comme la norme dans de nombreux pays Africains. La Côte d’Ivoire et la Guinée, deux pays partageant les mêmes frontières, ont procédé fin 2020 au changement de leurs constitutions respectives qui a conduit au maintien au pouvoir des deux présidents dans ces deux pays.
Au Sénégal, pays limitrophe de la Guinée, l’idée d’un troisième mandat du président Macky Sall est également en discussion. L’alternance comme règle d’or de la démocratie va vers son effacement en Afrique. Les modèles et les espoirs, autrefois convoités ici et là, ne sont plus de bons exemples. Des avis mêmes souhaiteraient que les Africains créent leur propre système démocratique. Par exemple, après l’indépendance de la Guinée le 02 octobre 1958, Sékou Touré et ses compagnons ont choisi la voie de la « démocratie nationale » pour laisser le peuple décider des grandes décisions de la nation. Aujourd’hui, dans de nombreux pays Africains, les élections sont sujettes à des crises politiques dont les populations en paient le prix. Il est temps pour nous, Africains, de choisir un modèle démocratique mieux partagé par tous.
Malick Fall