Lorsque le président Alpha Condé a pris ses fonctions en 2010, il a fait rayonner la diplomatie guinéenne au point de conquérir la présidence de l’Union africaine en janvier 2017. Un succès qu’il doit à ses propres relations au niveau africain et international. Mais ces derniers temps, le pays a baissé la garde au niveau de la diplomatie sous-régionale jusqu’à perte son emprise sur des « petits » pays comme la Gambie avec Adama Barrow et la Guinée-Bissau avec le président Umaro Sissoco Embalo, élu le 27 février 2020 sur fond de contestation électorale.
Le Sénégal, pays frontalier à la Guinée et endroit privilégié des opposants d’Alpha Condé, est devenu fréquentable par la plupart des chefs d’Etat dont les pays étaient autrefois sous l’emprise de la Guinée.
L’opinion publique en tout cas ne cesse d’être choquée de cette réalité. Il y a des avis qui estiment que les conseillers du président Alpha Condé ne lui donnent pas une bonne lecture de ce qui s’est passé par exemple en Guinée-Bissau, au sujet de l’élection de ce pays. « Majoritairement, l’électorat était avec Umaro Sissoco Embalo, et que Conakry s’est braqué contre ce dernier au point que celui-ci s’est mis dans une passe d’armes contre le président Alpha Condé. Aujourd’hui, la relation des deux pays n’est pas au beau fixe », c’est bien l’avis d’un diplomate avisé.
L’emprise de la Guinée sur la Guinée-Bissau remonte à des années avec le PAIGC, Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Et l’influence de la Guinée sur ce pays s’est poursuivie jusqu’à Lansana Conté. L’aide de la Guinée au président Bernardo Vieira montre clairement que la diplomatie guinéenne rayonnait dans le passé. La Guinée a fait parler d’elle dans la résolution de la guerre civile de 1998 qui a opposé les forces gouvernementales et les rebelles. Conakry était devenu la deuxième capitale du président Bernardo Vieira.
Aujourd’hui, des avis estiment que le président Alpha Condé devrait lui-même réactiver la diplomatie guinéenne et de ne pas laisser la tâche au seul ministre des Affaires étrangères ou simples conseillers à la présidence de traiter les dossiers brûlants de la diplomatie guinéenne.
PAR DIAN BAH