Le sujet d’audit est enfoui en république de Guinée depuis un moment. De la deuxième république jusqu’à maintenant, aucun dirigeant, ni un gouvernement, n’a décidé jusqu’au bout d’auditer sa propre gestion ou celle du passé. Alpha Condé à ses débuts, avait envie de remuer la plaie. Mais le professeur s’est fortement heurté à des intérêts complexes, touchant par endroits des personnes attachées à leurs communautés – et alors qu’il avait un besoin politique pressant pour enraciner son pouvoir.
En Guinée, on se complaît dans l’anodin, à constater des personnes sorties de nulle part, s’enrichir. Le sens commun connaît en général l’histoire des hommes et leur évolution dans ce pays. Au-delà des grands chantiers, réalisés sous Alpha Condé, l’inquiétude demeure au niveau de la transparence de la vie publique des cadres, en dépit de l’existence même d’une agence anticorruption dans ce pays.
L’arrivée de Kassory Fofana comme Premier ministre avait donné une courte joie aux partisans de la bonne gouvernance qui voulaient enfin voir la moralisation de la vie publique passer au filtre. C’est pour cette raison, aujourd’hui, les vrais-faux scandales sortent à flots sur la toile, des propos d’antichambre accusant dans tous les sens des cadres de la république. L’opposition et la société civile n’ont pas fait grand-chose à travailler dans ce sens. Parce que, par endroits, les donneurs de leçons sont passés par là. Et à quand l’audit ?
Tribune de Facely Sanoh
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