Ce lundi 16 septembre 2019, à l’issue de la rencontre entre le Premier ministre Kassory Fofana et certains commissaires de la commission électorale nationale indépendante (CENI), l’Institution chargée de l’organisation des élections en République de Guinée a proposé la date du 28 décembre 2019 comme celle devant tenir le scrutin des législatives. Mais l’opposition quant à elle rejette d’ores et déjà la période indiquée, qu’elle n’est pas réaliste.
« La date qu’on a pu trouver au niveau de la plénière de la CENI, est le 28 décembre 2019. Elle est tenable. Aujourd’hui nous sommes en mesure de vous dire que l’élection peut avoir lieu le 28 décembre. La loi a postulé deux formes de révisions dans notre code électoral ; la révision ordinaire qui part du 1er octobre au 31 décembre et la révision extraordinaire qui est décidée par la CENI. Et c’est sur cette révision que nous faisons parce que l’élection doit avoir lieu au mois de décembre », rassure le président de la CENI, Me Salifou Kébé, tout juste après sa rencontre avec le Premier ministre Kassory Fofana.
Et d’ajouter : « En général, quand la CENI se réunit en plénière, nous travaillons et nous décidons ensemble. Il n’est pas à dire que tel a vu tel point scientifique, il a réclamé, il n’a pas obtenu, soit nous décidons par consensus ou nous décidons par voix. Je crois qu’une plus large majorité pour ne pas dire qu’unanimité s’était dégagée pour cette date. S’il y a autre chose derrière, je ne saurais l’expliquer parce que je n’ai pas entendu d’autres voix dissonantes jusqu’à présent. » affirme Me Salifou Kébé.
Par contre, les commissaires de l’opposition ont d’autre arguments qui inquiètent d’autant. Notamment c’est le cas du commissaire Mamadou Bano Sow de l’UFDG. Il pense que la date du 28 décembre 2019 n’est pas tenable pour la tenue des législatives. Plus loin, le commissaire de l’opposition affirme que c’est un travail bâclé qui a été fait dans le chronogramme indiqué par le président de la CENI.
« Au niveau du travail des commissaires, des techniciens, nous sommes arrivés au 24 mars en essayant de compresser autant que possible et en tenant compte de certains travaux qui sont déjà réalisés.
Non satisfait de cela, lui, monsieur le président nous a convoqué à une rencontre au cours de laquelle il nous a dit que lui a travaillé avec ses techniciens, il a élaboré son chronogramme. Il nous a présenté son chronogramme. Nous lui avons attiré son attention sur le fait qu’il y a les délais légaux qui ont été amputés. Il nous a répondu qu’il assume et si demain un problème était posé qu’il est prêt à répondre les juridictions concernées. Nous lui avions dit séance tenante que nous ne nous retrouvions pas dans ce chronogramme. On risque de ne pas tenir compte des recommandations du rapport d’audit, or c’est fondamental qu’on tienne compte de cela. Une des recommandations fortes, extrêmement importante, tient à ce que tous les électeurs passent devant l’agent recenseur. Il y a beaucoup de personnes qui ont atteint l’âge de 18 ans et qui vont venir. Ce qui veut dire que le nombre va dépasser de loin les six (6) millions qu’on pense actuellement être dans le fichier. Vingt-cinq jours ne peuvent pas permettre à huit millions de personnes de venir s’enrôler. Techniquement c’est un travail bâclé. Non pas seulement consensuel, je dis, pas réaliste (…) », assure de son côté le commissaire Mamadou Bano Sow de l’UFDG.
Makoura