Conakry – après la décision prise par le gouvernement guinéen s’agissant de la mise à contribution de l’armée dans la patrouille mixte aux côtés de la police et de la Gendarmerie, depuis lors nombreuses voix se sont élevées au sein de l’opposition pour dénoncer la volonté du gouvernement de « restreindre » les libertés individuelles et collectives. Mais à présent, le Parti de l’Espoir et du Développement National (PEDN), par la voix de son chargé de communication, Faya François Bourouno, a dans une sortie chez nos confrères de (Evasion TV), porté un véritable discrédit à cette décision des autorités guinéennes.
« Le président de la République doit respecter et faire respecter la constitution… », rappelle François Bourouno.
« Malheureusement, on est allé dans la complaisance. On n’applique pas les lois. L’impunité a été cultivée et l’injustice a été cultivée. Aujourd’hui, on n’en est là, parce que tout simplement le citoyen n’a plus confiance en Etat, n’a plus confiance aux institutions républicaines », enchaîne le chargé de communication du PEDN.
« Et c’est pourquoi, aujourd’hui nous sommes dans cette situation. La criminalité s’est généralisée sur toute l’entendue du territoire national. C’est un échec total de la gouvernance actuelle. C’est pourquoi nous avons ces patrouilles, qui remettent en cause le fonctionnement normal des principes démocratiques. Parce que, quelque part ça entrave les libertés. Mais c’est dommage pour nous, parce que ça éloigne la Guinée des objectifs du développement ».
Pour le chargé de communication du PEDN, il n’y avait pas l’opportunité de la mise en place des postes armées (PA):« quand on dit que les forces de défense et de sécurité sont reformées, ça veut dire que la police est outillée en matière de tous les instruments qui relèvent de leur mission ; la gendarmerie et puis l’armée en tant que telle…»
Et de dire : « Si vous prenez la police, à l’intérieur, il y a un corps qui s’occupe du grand banditisme, qui s’occupe de la criminalité. Pourquoi on n’a pas renforcé les capacités de ces corps ? On fait appel aux bérets rouges, qui sont formés pour d’autre mission. Non seulement, ça ne respecte pas l’esprit de la constitution, ça ne respecte nullement la loi sur le maintien d’ordre… »
Et de conclure : « Parce que les articles qui prévoient le maintien d’ordre dans cette loi n’ont pas été respectés. Il y a toute une démarche qui devrait être élaborée, définie et envisagée. On est directement passé à l’acte. Et aujourd’hui le flou se cultive autour de ça. Parce qu’on n’a pas les mandats clairs de ces patrouilles mixtes. On ne sait pas la cible. Comment ça va se passer, et quel est l’horizon temporaire; est-ce ça va continuer éternellement, est-ce il y a mandat spécifié dans le temps et sur quel volume horaire ça doit se dérouler dans la journée ; est-ce que c’est toute la journée ? (…) C’est pourquoi le PEDN est loin d’être un parti qui puisse approuver de tel dispositif… », ajoute Faya François Bourouno.
Alassane Diop