(Tribune) – En général, une tradition est admise dans les démocraties naissantes, celle de se faire succéder par son homme de confiance. Cela est le résultat d’un certain espoir que le président sortant porte sur son Dauphin. D’ailleurs, cette pratique a été longtemps observée au début de la cinquième République française. En juin 1969, quand la France était à ses débuts pour les élections au suffrage universel, Général de Gaulle après avoir démissionné suite à la victoire du « non » au référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation, avait pour Dauphin, son Premier ministre, Georges Pompidou ; car le contexte politique pesait sur lui.
En Guinée, même si la chronologie et le contexte ne sont pas les mêmes comme en France à l’époque, mais au regard de certains raisonnements, l’on peut être tenté de dire quand même que le président Alpha Condé n’est pas aussi naïf de permettre à son opposition de lui succéder si la situation politique (basculait dans une nouvelle transition). Vu la farouche contestation de l’opposition contre les velléités d’un troisième mandat de l’actuel locataire du Palais Sékhoutouréya et contre le changement de la Constitution ; cette situation amènerait davantage la mouvance présidentielle (RPG-arc-en-ciel) à resserrer les rangs : une manière pour elle de préparer le plan B ; mais pas certainement dans l’optique de faire succéder un (malinké à malinké) mais de faire émerger un leader composite du point de vue de naissance régionale.
Pour toutes ces raisons, et si Alpha Condé ne serait pas candidat en 2020, l’opposition risque de voir le pouvoir leur échapper et se mettre entre les mains d’un proche du président Alpha Condé.
Augustin kapo