L’année 2018 a passé sans que l’Etat guinéen n’envisage d’organiser les élections législatives, censées de fait, enterrer tout soupçon d’une ambition pour le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé de briquer un (troisième mandat) – dont l’arsenal juridique au niveau de la constitution guinéenne l’interdit de lever son petit doigt. Entretemps, l’opposition républicaine avait passé tout son temps à préparer les mentalités de ses militants, concernant des arguments consistant à les faire croire qu’elle « n’acceptera pas de siéger au parlement » si le mandat de celui-ci (Assemblée nationale) venait à expiration. Aujourd’hui ce jour fatidique est présent – et est même derrière nous, c’est-à-dire le jour du 12 janvier 2019 – dont d’ailleurs à la veille de cette date, le président Alpha Condé avait pris un décret en prorogeant le mandat du parlement guinéen jusqu’à l’installation de la nouvelle législature. En le faisant, Alpha Condé aurait donné l’équation difficile à l’opposition républicaine de résoudre : sachant que les militants de celle-ci ne seraient pas favorables de voir leurs députés siéger au parlement qu’ils jugent d’ores et déjà « caduque » en termes de légitimité.
Le glissement du calendrier électoral serait consommé
Beaucoup d’observateurs s’inquiétaient de voir intervenir involontairement un glissement du calendrier électoral en Guinée, sachant que des questions relatives à la mise en place de la nouvelle Ceni et l’organisation des législatives ne soient pas résolues à date, c’est-à-dire avant 2019 – alors que les acteurs politiques censés mettre la pression sur l’Etat s’amusaient à faire autre chose – celle du combat pour faire triompher « le vrai verdict » de résultats des communales du 04 février 2018, ( un scrutin qui n’a pas le même enjeu que les législatives et celle présidentielle). Mais à présent, l’opposition républicaine aurait difficilement l’argument valable à faire valoir auprès de ses militants de siéger au parlement. Et si elle ne siège pas, l’avenir politique de la Guinée sera débattu sans elle – dont la conséquence sera absolument une future implosion de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), de voir émerger en son sein de nouveaux leaderships jeunes.
Bah Oury et Lansana Kouyaté risqueraient de voler la vedette à Dalein et à Sidya
Depuis les premières heures de la mise en place de l’Assemblée nationale sous la troisième République, le premier (Lansana Kouyaté) a refusé de siéger au parlement. Et avait même demandé à ses ministres appartenant au gouvernement Condé de jeter l’éponge. En le faisant, il s’est inscrit frontalement dans une opposition dure contre le pouvoir auquel il aura tout donné pour l’arrivée du Pr. Alpha Condé au pouvoir en 2010. Mais pour certains observateurs, il serait l’homme politique le plus cohérent qui aurait vu toutes ces manœuvres dilatoires venir, permettant désormais la continuité du Rpg-arc-en-ciel au pouvoir au-delà de 2020. Et pour le deuxième, Bah Oury, malgré son long exil, il n’a point changé en termes de la lecture parfaite de la situation politique en Guinée. Et aujourd’hui, il est de notoriété publique qu’il (Bah Oury) conteste farouchement le leadership de Cellou Dalein Diallo à la tête de l’UFDG.
Selon certaines coulisses, Bah Oury penserait aujourd’hui que Cellou Dalein Diallo aurait montré ses limites à la tête de l’UFDG : Deux fois candidat à la présidentielle (2010 et 2015) aux résultats malheureux. Et une autre lecture de certains observateurs, montre aussi en clair que le temps est venu pour Bah Oury de reprendre en main les destinées de l’UFDG, pour ne pas que l’alternance saute aux yeux du principal parti d’opposition en Guinée d’ici 2020.
Alassane Diop
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