Sans surprise, la Commission électorale annonce le report de la publication des résultats provisoires des élections générales du 30 décembre.
« Il n’est pas possible de publier les résultats dimanche. On avance bien, mais on n’a pas encore tout », a déclaré Corneille Nangaa, président de la Commission électorale en charge de la centralisation des résultats des élections générales tenues le 30 décembre dernier en République démocratique du Congo. Sans pour autant préciser le jour exact prévu pour la publication.
Une semaine d’attente fébrile
« On est encore autour de 45 à 48 % » dans la remontée des bulletins de vote, a assuré le président de l’Institution. « La semaine prochaine, nous donnerons », a-t-il conclu. L’élection présidentielle du 30 décembre doit désigner le successeur du président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter. Trois principaux candidats se disputent cette succession, l’ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, soutenu par le président Kabila, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et son président sont sous pression pour donner des résultats « conformes » à la « vérité des urnes » et au « vote du peuple congolais ». Cette demande a été formulée par la puissante Conférence épiscopale, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, et l’Union européenne.
Pressions et troupes américaines déployées dans les pays voisins
« La Ceni doit maintenant faire en sorte que ces voix et ces suffrages soient respectés », a aussi indiqué le porte-parole du Département américain. La Conférence épiscopale a estimé samedi que « s’il y a soulèvement de la population, il relèverait de la responsabilité de la Céni », si les « résultats, quoique provisoires » ne sont pas « conformes à la vérité des urnes ».
Le président Donald Trump a annoncé l’envoi de 80 militaires américains au Gabon « en réponse à la possibilité que des manifestations violentes puissent survenir en RDC ». Arrivés mercredi au Gabon, ils auraient pour rôle de protéger les citoyens américains et des installations diplomatiques en cas de violence dans la capitale congolaise, Kinshasa. « Le premier de ces membres du personnel est arrivé au Gabon le 2 janvier 2019, muni du matériel de combat approprié et soutenu par un avion militaire », lit-on dans la lettre du président Trump au Congrès. « Des forces supplémentaires peuvent être déployées au Gabon, en République démocratique du Congo ou en République du Congo, si cela est nécessaire à cette fin. « Ces effectifs déployés resteront dans la région jusqu’à ce que la situation en matière de sécurité en République démocratique du Congo devienne telle que leur présence ne soit plus nécessaire. »
Avec AFP