On se souvient depuis l’élection présidentielle de 2010 qui a abouti l’avenue du Pr. Alpha Condé au pouvoir par la voie des urnes, l’institution en charge des élections a toujours été traversée par des crises internes. On se rappelle également qu’à la même période de 2010, un Malien au compte de la Francophonie fut président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), en la personne du Général Siaka Toumany Sangaré. Ayant désormais tous ses regards contrastés de la CENI, le président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne, Dr Dansa Kourouma, ne s’en cache plus son amertume vis-à-vis d’une CENI politique.
« J’ai toujours désapprouvé le caractère politique de la CENI », affirme Dansa Kourouma dans l’émission ‘’Les grandes gueules’’. D’autant cette sortie du président du CNOSCG peut se vérifier dans les faits, parce que la CENI est composée de manière égale par les membres du parti au pouvoir et ceux notamment des partis politiques de l’opposition, d’où également l’inévitable instrumentalisation de l’institution par des tendances politiques en compétition.
Et d’ajouter : « Nous avons même perturbé l’adoption de la loi sur la CENI à l’Assemblée, parce qu’elle conférait une grande part aux partis politiques. En principe, l’appellation commissaire de l’opposition est une violation de la loi sur la CENI. Il n’y a pas de commissaires de l’opposition. Pour preuve, on dit membres désignés. Quand vous êtes désignés et vous avez prêté serment, vous ne devez plus être là pour votre formation (…) », tranche Dr Dansa Kourouma.
Cette sortie de Dr Dansa Kourouma intervient au moment où la CENI fait face à des désaccords en son sein, s’agissant par ses commissaires de proposer une date consensuelle pour l’organisation des élections législatives dont la période a été indiquée hier lundi par le président de l’institution, désormais pour le 28 décembre 2019.
Dian Bah