(Info jeune Afrique) – Le géant public russe Alrosa, va s’implanter au Zimbabwe pour y lancer des opérations d’extraction, a annoncé le groupe le 14 janvier, à l’occasion d’une visite du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa à Moscou.
« Avec le soutien du gouvernement du Zimbabwe, le groupe va développer des nouvelles opérations minières dans le pays », a annoncé l’entreprise publique russe Alrosa dans un communiqué.
« Nous avons ouvert une petite fenêtre permettant aux pays étrangers de participer à notre industrie », a déclaré le président du Zimbabwe lors d’une conférence de presse. « Nous croyons pouvoir participer de manière significative à l’industrie du diamant », a-t-il ajouté.
« Nous sommes prêts à partager toutes nos technologies et notre savoir-faire avec nos collègues, afin que le Zimbabwe se fasse une place dans le marché mondial de l’extraction de diamants », a déclaré le président d’Alrosa, Sergueï Ivanov, lors de cette même conférence de presse.
Ouverture d’une filiale zimbabwéenne
Selon le communiqué du groupe minier russe, « des négociations tenues en 2018 par Alrosa et la République du Zimbabwe ont abouti à la décision de démarrer des opérations dans le pays et d’y ouvrir une filiale du groupe ». » D’ici un mois, des experts d’Alrosa, notamment des géologues et des ingénieurs des mines, arriveront dans le pays pour lancer les opérations », précise le groupe.
Emmerson Mnangagwa, qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine ce 15 janvier, a indiqué qu’il inviterait le président russe à venir au Zimbabwe. Au mois de mars,le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a effectué un déplacement dans plusieurs pays d’Afrique, insistant sur l’intérêt de Moscou pour l’industrie diamantifère et du platine au Zimbabwe au cours d’un entretien à Harare avec le président zimbabwéen.
Un groupe présent en Angola et au Bostwana
Alrosa, qui affirme produire 27 % des diamants dans le monde en carats, dispose déjà d’activités en Angola et au Botswana. D’après les chiffres publiés par le processus de Kimberley, la production de diamants du Zimbabwe a reculé en valeur de 73 % en cinq ans, passant de 644 millions de dollars en 2012 à 175,4 millions de dollars en 2017.
Malgré la richesse en diamants du pays, aucun des grands producteurs mondiaux n’opère plus dans le pays. Rio Tinto a vendu sa participation dans un projet en 2015, tandis que De Beers a quitté le Zimbabwe il y a plus d’une décennie. Le groupe public russe avait commencé à explorer certains gisements en 2013, avant de rendre ses permis en 2016 suite à une réforme radicale du secteur.
Robert Mugabe avait en effet décidé cette année-là de nationaliser l’industrie diamantaire, chassant les entreprises étrangères, y compris deux joint-venture chinoises. Les autorités avaient en effet annoncé l’expiration des permis des sociétés internationales, après qu’elles aient refusé de fusionner avec une compagnie publique nouvellement créée.
J A